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Manchester by the sea : un conte social vibrant

Rien de superflu dans toutes ces scènes intimistes entre un homme brisé et un neveu endeuillé et attachant. Ce qui semble anecdotique et secondaire prend une force émotionnelle sublime dans ce conte humain intense de 2h17. Le résumé est simple : un homme abattu prend en charge son neveu après la mort de son frère. On suit avec un sourire et de l'empathie le personnage de Casey Affleck, tantôt objet de tous les regards, tantôt revenant anéanti qui a perdu le goût de vivre. La temporalité est maîtrisée à la perfection, avec une subtilité qui fait le charme de ce film débarrassé de toute lourdeur. Minimaliste, le personnage ne fait pas dans l'émotion ou le pathos, et ne s'autorise que le mot de la fin : "Je n'y arrive pas". Dans l'incapacité de communiquer ou de créer de nouveaux liens, ce dernier réapprend à vivre en s'accrochant à la dernière relation authentique qu'il lui reste. La parole échappe avec les autres, les mots sonnent creux et les silences sont pesants. A contrepied, une relation simple et sincère s'installe entre l'oncle et le neveu et rythme le film de moments d'une complicité silencieuse. Efficace et touchant, le lien avec les proches n'a jamais été aussi bien décrit, avec une fragilité suggérée qui fait la force du film. Un très beau drame sur le pardon et la consolation, qui donne envie de prendre soin des siens.

Deux générations en proie au deuil dans ce conte familial et humain.


Manchester By the Sea: Casey Affleck, Lucas Hedges

Photo ajoutée le 28 novembre 2016

|Copyright Claire Folger / Amazon Studios


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